lundi, octobre 16, 2006

Spinning to the bone


La fin de semaine et le week-end auront surtout été marqués par la persistance d’un torticolis bien vicieux. J’ai l’impression de m’être fait prendre en double Nelson par Mr.T au championnat du monde de lutte masquée. Bien sûr sur le vélo c’est assez handicapant et je me serai donc contenté de petites sorties tranquilles, sans aucun effort particulier. Dimanche j’avais prévu d’accompagner l’équipe à Ottignies pour une sortie VTT qui s’annonçait assez plaisante au vu de la météo, mais les efforts conjugués des conséquences de ma sortie de jeudi avec J. et de mon torticolis m’ont fait garder le lit.
Je sens bien que je couve quelque chose : je me sens fatigué, j’ai mal à la tête, les pulsations ne descendent pas sous les 45 depuis trois jours et la motivation n’est pas ce qu’elle était il y a encore une semaine. J’ai un peu pal aux sinus et je viens ‘apprendre qu’un méchant virus court pour le moment. Je dis : attention !!! Toujours est-il qu’hier, comme je ne le sentais pas trop de sortir malgré le joli temps, j’ai tout de même pris mon courage à deux mains et je me suis rendu au spinning à la salle de sport. Je n’ai pas vérifié mais ça ne devait pas faire beaucoup moins d’un an que je n’avais pas fait de spinning. La séance standard fait à peu près 45 minutes, ce qui est un peu court et je suis donc arrivé 45 minutes avant le cours. Je passe en vitesse sur le contenu du cours en lui-même, c’est globalement toujours pareil : une musique certes adaptée mais globalement insupportable, le prof qui pour d’obscures raisons motive ses troupes dans un anglais mâtiné d’accent flamand, l’éclairage genre discothèque de province. Hier j’ai eu droit à duo assez croquignolet de tatoués flamands sur-enthousiastes qui a hurlé « accelerate, accelerate, c’mon, c’mon, go, go » durant tout le cours sur fond de version technoïde de « We are the champions » ; mon amour propre mettra plus de temps à s’en remettre que mes jambes. Dès lors pourquoi y aller ? En fait le spinning a ceci d’intéressant que j’arrive toujours à bien m’exploser, à aller chercher l’effort maximal avec une certaine facilité; cette fois-ci ça n’a pas raté puisque je suis monté plusieurs fois à 188 pulsations. Quand je jette un œil à ma courbe de pulsations sur l’ensemble de la séance, je m’aperçois que sont assez bien retranscrites les intentions du prof : 7 morceaux, une intensité croissante, quelques zones de récupération etc. Je ne doute pas un seul instant que ce genre de séance répétée plusieurs fois par semaine puisse constituer une excellent base de construction de la condition. Oui mais qu’en est-il pour l’amélioration des performances du cycliste ? Là je suis plus circonspect. Finalement, l’effort est assez intense durant des périodes plus longues que lors de séances d’intervalles en 40/20 par exemple, mais il n’y en a que sept. La séance est donc relativement épuisante mais le temps passé en intensité est par contre assez réduit. Par exemple, lors d’une séance d’intervalles en 40/20 de 3 blocs de 6 répétitions, je passe 12 minutes à bloc mais il y a plus de récupération tandis que lors de la séance de spinning d’hier, j’ai passé 6 minutes à bloc mais j’en sors plus éprouvé.
L’autre problème concerne l’adaptation au vélo de spinning. On apporte en général un soin tout particulier aux réglages de son vélo, hauteur de selle, longueur de potence, de manivelles, positionnement des cales etc. Au spinning c’est à la grosse louche et même si ces vélos sont de bonne qualité, les subtiles différences de position font qu’au bout d’un effort intense de 90 minutes, des douleurs inconnues font leur apparition. Ainsi, hier j’ai très clairement eu mal à l’extérieur des deux genoux et aujourd’hui j’ai quelques douleurs musculaires légèrement au dessus du creux du genou.
Enfin, du point de vue de l’endurance ça n’a aucun intérêt, inutile donc de courir après le foncier. C’est selon moi ce qui devrait tenir le cycliste à l’écart du spinning l’hiver…et comme l’été on préfère sortir sur le vélo…. Par contre, d’un point de vue strictement musculaire, je pense que c’est une meilleure préparation que de pousser de la fonte sur des appareils qui soumettent les muscles à des contraintes trop différents de celles effectivement rencontrées sur la bicyclette.
Evidemment, le spinning a des avantages que ne présente pas le vélo à l’extérieur, j’avais à mes côtés une demoiselle dont les charmes dépassent de loin la moyenne des attraits du cycliste moyen et Dieu sait si j’en ai parcouru des kilomètres abrité derrière des croupes musclées.
Pour conclure, malgré les similitudes, le cyclisme et le spinning c’est pas pareil, c’est même très différent. Les deux améliorent la condition physique mais autant le cycliste est équipé pour affronter les efforts liés à un séance de spinning, autant je doute que les « spinners » soient bien préparés aux exigences du sport cycliste s’ils ne complètent pas leur préparation par un vrai travail d’endurance à des fréquences cardiaque basses et régulières.

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