mardi, août 29, 2006

Houffalize à la rame

La journée de dimanche ne restera pas gravée dans ma mémoire comme un des mes hauts faits sportifs. Levé à 5 heures du matin après une nuit d’un sommeil de piètre qualité, sans doute stressé comme à mon habitude la veille d’une épreuve, je prends la route vers Houffalize sous un ciel plombé au possible. À partir de Liège, la pluie fait son apparition ; après la semaine qui vient de s’écouler cela laisse présager de sérieux bains de boue sur le parcours et je commence sérieusement à me demander dans quoi j’ai été m’embarquer.

Comme j’arrive assez tôt sur le site je trouve facilement une place tout à côté du départ et je vais chercher mon dossard, il n’y a pas trop de file pour le retrait de celui-ci par contre les toilettes sont déjà prises d’assaut.

Je me prépare doucement et je me place au départ après un bref échauffement (trop bref à mon avis). Le départ est beaucoup plus rapide que ce que j’avais imaginé sur une épreuve de 120 kms mais il faut que je m’en fasse une raison : TOUTES les courses partent à fond, que ça me plaise ou non. Quoi qu’il en soit je pars assez fort mais pas à bloc et par conséquent je me fais pas mal dépasser. Après 8 ou 9 kilomètres, on tombe sur une côte assez raide et je repasse déjà certains concurrents. C’est d’ailleurs ce qui va se passer sur chaque bosse ; par contre je me fais régulièrement passer par des gros « pousseurs » sur les bouts plats.

D’emblée les conditions sont assez apocalyptiques, il me faut dix minutes pour être couvert de boue, je ne peux même pas garder les lunettes, ce qui est fort embêtant pour quelqu’un qui porte des lentilles. Côté matériel j’ai assez vite des problèmes également : le dérailleur avant ne veux plus descendre et je dois passer les petits plateaux d’un léger coup de talon sur le dérailleur. En plus la chaîne n’arrête pas de passer d’un pignon à l’autre, très gênant. Bien qu’il y ait de la boue partout, il y a moyen de rester sur le vélo et il ne me reste plus qu’à faire comme tout le monde : mordre sur ma chique et aligner les kilomètres sans trop réfléchir. J’avoue que par moment je regrette un peu de m’être engagé dans cette galère mais bon…maintenant que j’y suis…

Vers le kilomètre 30, au terme d’un descente asse technique il y a un court portage au cours duquel je me rends compte que mon dos reste fragile mais comme je me sens assez bien j’arrive à me remotiver et je me sens de mieux en mieux.

Vers le kilomètre 45 on arrive sur un longue bosse comme je les aime, je chipote un peu avec les vitesses et là c’est le drame : je casse ma chaîne. J’ai un dérive-chaîne et j’entreprends la réparation. Je galère pas mal pour réparer avec les mains pleines de boue. En plus ça me prend près de 20 minutes et voir tous les autres concurrents passer me décourage complètement, sans parler du froid qui me gagne petit à petit. Je remonte finalement sur le vélo mais après 500 mètres…la chaîne casse à nouveau. Je rejoins le ravitaillement à pied (20 minutes au bas mot) où quelqu’un m’aide à réparer une fois de plus. La chaîne est devenue tellement courte que je peux oublier de passer le grand plateau. Je suis maintenant frigorifié car le ravitaillement est sur une crête exposée au vent. Le mécanicien me fait clairement comprendre que je n’ai pas trop intérêt à continuer comme ça et me fait remarque que ma patte de dérailleur en a également pris un coup. C’est l’abandon après moins de 50 bornes !

Inutile de préciser que c’est une grosse déception car je me sentais pas mal du tout et je pense que j’étais en mesure d’aller chercher une place aux alentours des 40 premières. Je quitte donc le parcours pour rejoindre Houffalize par la route en appuyant pas trop sur les pédales pour préserver la chaîne. Ce faisant, je croise les autres concurrents avec un pincement au cœur.

Au final je me pose tout de même des questions sur l’opportunité de participer à ce genre d’épreuve avec une météo pareille. Je me suis levé à 5 heures, je suis parti toute la journée, j’ai passé des heures dans la boue, j’ai cassé la matériel et je rentre en définitive dépité avec 50 bornes au compteur. Bilan négatif. J’attends le dernier moment pour m’inscrire éventuellement à Bouillon car je ne suis pas prêt à remettre tout de suite le couvert. Mon portefeuille non plus car de ce côté-là non plus, le bilan de la journée n’est pas très positif.

Aujourd’hui à la lecture du fichier Polar, je constate que j’ai passé plus d’une demi-heure au-dessus de 180 pulsations au cours des deux premières heures alors que je n’éprouvais pas vraiment de fatigue, ce qui ne fait qu’ajouter à ma déception…

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